Le village de Hienghène illustre l'effroyable chaos dans lequel la Nouvelle-Calédonie a sombré en 1984 : alors que les élections se profilent, les relations entre Kanaks et "Caldoches" virent au cauchemar. Hienghène est d'autant plus symbolique que son maire est Jean-Marie Tjibaou, emblématique leader des indépendantistes kanaks. Le 5 décembre 1984, un groupe de Caldoches organise une embuscade contre des Kanaks. Les véhicules de ces derniers sont criblés de balles, les fuyards froidement abattus. Bilan : dix morts, tous Kanaks. Trois ans plus tard, les sept meurtriers sont traduits devant la cour d'assises de Nouméa. Quand le verdict tombe, c'est la sidération : acquittement général, au titre de la légitime défense. Dès lors, la Nouvelle-Calédonie va s'enflammer plus encore.