Félicien Martel dit Tramel est né à La Crau (Var), le 18 avril 1880 et décédé à Paris, le 11 janvier 1948. Né sur le littoral varois, il débuta, comme son cadet Raimu, dans les cafés-concerts du Midi, avant d'affronter les publics populaires de Paris. Son compatriote Mayol le lança en 1907 quand il ouvrit, rue de l'Échiquier, le music-hall qui allait porter son nom. Chanteur comique à nez rouge, en habit trop ample, Tramel s'imposa peu à peu. En avril 1909 au Petit-Casino il éleva le débat en chantant La Vie, la mort et Je garde l'espérance. En 1910, de retour au Concert Mayol, il retrouvait Raimu. Suivirent I'Olympia, l'Alhambra, les Ambassadeurs . C'est Henri Desfontaines qui fit tourner pour la première fois Tramel en 1911 dans deux bouffonneries: La Femme cochère et Un mari gênant. Mauvais souvenir pour l'interprète qui déclarera en 1922: «On s'arrangeait pour faire tenir toute une scène dans dix mètres de bande. Il fallait courir, s'arrêter, s'asseoir, reprendre sa course, et tout cela en trois secondes. J'ai cru que le cinéma resterait longtemps à ce point-là et je n'ai pas insisté. »Des succès plus dignes de considération à ses yeux attendaient Tramel au music-hall, particulièrement aux Folies-Bergère où il fut une des vedettes hilarantes de plusieurs revues: en 1912 La Revue du printemps et La Revue nouvelle, en 1913 En avant... mars!, en 1914 La Revue galante. La guerre interrompit sa trajectoire, mais en 1919 une forte popularité attendait Tramel à l'Eldorado où il créa, avec Juliette Depresle, la pièce de Georges de La Fouchardière et Mouézy-Éon Le Crime du Bouif, construite autour du personnage de Bicard, turfiste gouailleur et pittoresque, Ce Bouif eut tant de succès qu'Henri Pouctal eut l'idée de le porter- sans paroles...-à l'écran. Le film fut tourné à chaud en 1921. C'est ainsi qu'après avoir joué Le Pirée de Phi Phi avec Alice Cocéa Tramel revint au studio et en fut récompensé par un supplément de gloire. En hâte on réalisa une suite: La Résurrection du Bouif avec les mêmes interprètes plus une nouvelle venue, la blonde Germaine Risse Pouctal mourut peu après. Les engagements ayant été auparavant pris pour une série d'aventures, il fallut poursuivre: collaborateur de Pouctal, Louis Osmont dirigea donc Le Filon du Bouifet Son Excellence le Bouif. Hervil se chargea en 1926 du Bouif errant. Tramel ne pouvait pas ne pas être réconcilié avec le cinéma et ses talents de comédien apparurent encore dans plusieurs films muets dont Le Mystère de la tour Eiffel où Julien Duvivier lui faisait jouer un double rôle: les jumeaux Mironton. Tramel - Bicard fut encore exploité deux fois par le cinéma parlant dans La Fille du Bouif (R. Bussy 1931) et une nouvelle version du Crime du Bouif réalisée en 1932 par Berthomieu. Vedette d'un Crainque bille de Baroncelli en 1933, Tramel du ensuite se contenter de seconds rôles: dans l'ombre de Raimu, La Fille du puisatier (Pagnol 1940); Volovine qu'il interpréta avec tact dans L'Idiot (Lampin 1945); pour finir le Baron de Miroir (Raymond Lamy 1946). La même année on le revit sur scène dans George et Margaret, mais le rideau allait bientôt se baisser. Tramel fut enterré dans son Var natal, à Seillans.