Ce comédien avait déjà une longue expérience du théâtre et un âge qui lui permettait de jouer sans effort les pères, quand il débuta au cinéma peu avant la Grande Guerre. S'agit-il bien de lui dans Fantômas ou le nom de l'interprète est orthographié Maillart ? Aucun doute en revanche, en 1914 : les rôles de Cypriano et de Velars sont bien joués par Henri Maillard dans Fille de prince et dans Peine d'amour. Il s'agit de deux œuvres d'Henri 'Fescourt, cinéaste qui restera durant toute sa carrière très attaché à Henri Maillard et très admiratif la vie de l'acteur a fait peu de bruit ; il joua chez Réjane ; très nombreux sont les films que Maillard interpréta, œuvres de ( ;mec (Les Gaz mortels et Barbe Rousse : deux personnages frappants), de Féraudy, de Kemm, d'Hervil (L'Ami Fritz en 1919). Presque toujours des rôles secondaires. Dans La Foi et les montagnes, Henri Fescourt range « le vénérable Henri Maillard » au nombre des acteurs « de renom qu'il fit jouer en 1921 dans Mathias Sandorf (le pêcheur qui sauve le héros en fuite), et c'est encore Fescourt qui confie en 1925 à Maillard le personnage de M. Gille-normand dans Les Misérables ; une de ses compositions les plus saisissantes ; l'interprète a le regard clair, un zeste d'humour, beaucoup de classe. En 1926 Maillard allait réussir encore une caricature mémorable avec son père Gillioury de La Glu, film toujours signé Fescourt. Son visage se perdit parmi beaucoup d'autres dans La Passion de Jeanne d'Arc, ultime présence à l'écran. Une seule fois Henri Maillard s'était enhardi jusqu'à mettre en scène lui même un film : Sacrifice maternel, en 1923.