Lucien Clergue, né le 14 août 1934 à Arles et mort le 15 novembre 2014 à Nîmes, est un photographe français. Il est le premier photographe à être élu membre de l'Académie des beaux-arts de l'Institut de France. Il en fut le président pour l'année 2013. Dès l'âge de 7 ans, Lucien Clergue apprend à jouer du violon sous l'impulsion de sa mère, Jeanne Grangeon. Quelques années plus tard, son professeur n'est plus en mesure de l'aider à progresser. Issu d'une famille modeste, faute de moyens, Clergue ne pourra pas poursuivre ses études au conservatoire de Marseille, ni à celui de Nîmes. En 1950, pour Noël, il reçoit un appareil photo jouet et apprend dès l'année suivante les rudiments de la photographie. À partir de 1953, après la mort de sa mère (30 décembre 1952), il consacre tout son temps libre à la photographie, très influencé dans un premier temps par le surréalisme et par les portraits de Thérèse Le Prat. Le 27 septembre 1953, lors d'une corrida aux arènes de d'Arles, Clergue force le destin en mettant ses photographies sous le nez de Pablo Picasso. Celui-ci est intéressé et à la question posée: «Est-ce que cela vous plaît», il répond: «Vous savez bien que cela me plaît.» Pendant deux ans, le jeune Clergue s'emploie à produire un travail pour le surprendre. C'est durant cette période qu'il crée la série intitulée La Grande Récréation représentant des saltimbanques dans les ruines d'Arles photographié sans soleil, à laquelle succèdent les Charognes. Le 4 novembre 1955, pour la première fois, Clergue se rend chez Picasso, à Cannes, pour récupérer les albums qu'il lui a envoyés. Il est reçu à bras ouverts, Pablo Picasso lui disant: «On me dit que le plus grand photographe, c'est Cartier-Bresson; moi, je dis que c'est vous.» Leur amitié durera près de vingt ans, jusqu'à la mort de Picasso en 1973. Le livre Picasso mon ami retrace les moments importants de leur relation. Grâce à Picasso, il rencontre le collectionneur et critique d'art Douglas Cooper et Jean Cocteau. Les deux hommes font découvrir les photographies de Clergue à des critiques d'art et à des conservateurs suisses et allemands qui sont les premiers à lui consacrer de véritables expositions. En 1957, il publie Corps mémorable aux éditions Seghers, poèmes de Paul Éluard, couverture de Pablo Picasso, poème liminaire de Jean Cocteau. L'ouvrage est réédité en 1960 sans le poème de Cocteau, puis en 1962. En 1963 paraît une version allemande dans laquelle la censure imposera de changer une des douze photos. En 1969 paraît une édition remaniée avec d'autres photos et une nouvelle maquette. En 1996, à l'occasion du centenaire du poète, une ultime édition est publiée, agrémentée de nouvelles photographies et d'une maquette réalisée par Massin. En 2003 cette dernière version est rééditée. Une exposition, organisée à la médiathèque Carré d'art de Nîmes fin 2006, célèbre les cinquante ans de l'ouvrage. Dès 1968, Clergue fonde avec son ami Jean-Maurice Rouquette, conservateur des musées d'Arles, et l'écrivain Michel Tournier les premiers éléments des Rencontres internationales de la photographie qui deviendront les Rencontres de la photographie d'Arles où elles se tiennent chaque année au mois de juillet. ... Source: Article "Lucien Clergue" de Wikipédia en français, soumis à la licence CC-BY-SA 3.0.