"À fréquenter ce que Pasolini, mort à 53 ans, a produit en une petite trentaine d'années, on se demande comment il a pu en trouver le temps et l'énergie. D'autant qu'il n'a jamais renoncé aux voyages, à sa passion de jouer au football, au temps d'entretenir de durables et fidèles amitiés et encore moins à ses ballades nocturnes quotidiennes de "matou en quête d'amour". En intervenant de façon quasi-permanente dans la vie publique italienne, il a inventé sa façon à lui d'être le dernier grand intellectuel italien : devenir, par son entreprise de "publication du privé", une sorte de conscience politique paradoxale, inlassablement vigilante, un révélateur s'offrant "didactiquement" à la persécution des médias, des pouvoirs et de la bêtise de tous les conformismes." (Alain Bergala)