Prouesse architecturale s’étendant sur 72 hectares, la Cité interdite, labyrinthe de palais, temples, ponts de marbre et jardins symétriques, a été bâtie entre 1406 et 1420 à l’initiative de l’empereur Yongle. Soucieux d’asseoir son autorité, cet usurpateur de la toute jeune dynastie Ming entreprend d’unifier la Chine et de recentrer les pouvoirs politique, économique et militaire vers le nord. Il déménage la capitale de Nankin à Pékin et fait construire la Cité interdite, ce gigantesque complexe pourpre, où administration pléthorique de l’empire, concubines et eunuques cohabiteront pendant cinq siècles. Des arbres géants abattus pour les colonnes de soutien aux tonnes de pierre extraites des carrières en passant par le transport des matériaux sur le Grand Canal, le chantier, titanesque, mobilise des centaines de milliers d’ouvriers réduits à l’esclavage.